SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS 

Une prière et la vie du Père Couturier et  une proposition de films œcuméniques.

Prière du Père Couturier (Abbé Couturier 1881-1953)

« Seigneur Jésus, qui à la veille de mourir pour nous, as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père et ton Père en toi, fais nous ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion.

Donne nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance et même d’hostilité mutuelle.

Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi afin que de nos âmes et de nos lèvres monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens telle que tu la veux, par les moyens que tu veux.

En toi qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité. Amen ».

Paul Francisque Marius Irénée Couturier est un prêtre français, né à Lyon, 3e le 29 juillet 1881 et mort à Lyon, 2e le 24 mars 1953 . Il est un des pionniers de l’œcuménisme, promoteur de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est l’occasion de faire mémoire de l’abbé Paul Couturier, prêtre du diocèse de Lyon, qui fut un témoin et un précurseur d’un authentique œcuménisme spirituel. Paul Couturier, d’une famille lyonnaise, est ordonné prêtre en 1906. Il sera professeur de science dans un collège catholique. C’est un homme discret qui ne passe ni pour un maître brillant pour ses élèves ni pour un collègue éminent auprès de ses confrères, mais comme rappelle Saint Paul, « ce qu’il y a de faible dans le monde voila ce que Dieu aime choisir pour accomplir ses desseins » (1 Co 1, 27).Après la guerre de 1914-1918, où il a été mobilisé comme infirmier, l’influence spirituelle du P. Valensin le conduit à participer à un apostolat près des immigrés russes, et il va se lier d’amitié avec le monde orthodoxe. À la suite d’une retraite au prieuré d’Amay-sur-Meuse, en Belgique, il va entrer plus profondément dans une réflexion et une action œcuméniques. Il médite notamment le testament du cardinal Mercier : «Pour s’unir il faut s’aimer, pour s’aimer il faut se reconnaître, pour se reconnaître il faut aller à la rencontre l’un de l’autre.» Le témoignage prophétique de l’abbé Couturier va se déployer dans un contexte difficile. L’opposition romaine au dialogue s’exprime sans ambiguïté dans l’encyclique Mortalium Animos de Pie XI en 1928 : «L’union des chrétiens ne peut être pensée autrement qu’en favorisant le retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ. » Plus qu’un théologien, Paul Couturier est un spirituel. Il va exprimer sa vision de l’œcuménisme, non pas en inventant la Semaine de prière pour l’unité, mais en la relisant et en lui donnant un souffle nouveau. Elle devient la prière de tous les chrétiens : 

« Prier pour l’unité, afin de demander à Dieu qu’elle se passe quand Il le voudra et comme Il le voudra.»  Arnold Brémond, pasteur de l’Église réformée à Lyon en 1945, qui se lia d’une profonde amitié avec lui, l’appelle « le plus humble des hommes»… Le Père Couturier a changé «absolument» le climat entre les frères séparés, orthodoxes, réformés, catholiques et anglicans…En amitié avec les Congar, Rolland de Pury, Maximos IV ou Boegner, il a préparé et anticipé Vatican II. Il accompagna dès 1941 le jeune Roger Schutz à Taizé et il fonda le Groupe des Dombes.Le soutien de son évêque, le cardinal Gerlier, et sa fidélité catholique lui ont permis d’éclairer des temps difficiles…Paul Couturier « était une âme priante et aimante, un vrai prophète de Dieu» a dit de lui le pasteur Brémond… Que son témoignage et son intercession nous invitent à mettre au premier plan l’aspect spirituel de l’œcuménisme, la prière.

Mgr Claude FrikartÉvêque auxiliaire émérite de Paris